Outrages ordinaires – Intentions

…la dernière épreuve, je me disais, c’est la dernière, coudre le récit pour qu’il entre dans vos frontières, les mains enterrées, de terre morte, prises, sans souffle, le devenir végétal, je me pisse dessus, dessus, moi le héros, celui de toutes les épreuves, celui qui sillonnant désert, fleuve, mer, hommes découvrit dans le petit matin les échangeurs et les métros et les flux, les salades périmées, les ponts et les caves, battre le tambour pour sauver vos vieilles âmes qui s’accrochent à vos bus, à vos maisons, pour dépeupler vos têtes de toutes leurs anciennes vies, je ne le ferai pas, je bois l’eau des rivières, je suis moi, moi, moi, rien, je flotte au dessus de vous, je sais plus de toi que tu n’en sais toi-même, deux sucres dans ton café, le plis de ton pantalon, moi qui était hondurienne, moi qui était gentille, moi qui était malienne, moi qui était sage, moi qui était respectueuse, je suis la bataille enchaînée à la rage…

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