L’Express, L’Impartial – 21 septembre 2012 «Pour relever le défi, son choix s’est porté sur deux interprètes de toute grande qualité, Tomoko Taguchi et Joëlle Charlier, l’une japonaise l’autre belge… Des images projetées accompagneront elles aussi les deux femmes; des images d’une grande sobriété, qui font écho à la langue « très épurée » de Bauchau, apprécie le compositeur, sidéré par le travail de Fabrice Huggler, directeur scènique, et de Frédéric Choffat, cinéaste… En Pierre-Alain Monot, chef du NEC, le Belge a trouvé un lecteur émérite de sa partition. L’un de ceux capable de lui faire découvrir des choses dans sa propre musique…» Dominique Bosshard
Le Courrier – 26 septembre 2012 «Le Temple allemand de La Chaux-de-Fonds recevait ce week-end le Nouvel Ensemble Contemporain dirigé par Pierre-Alain Monot pour la première représentation de La Lumière Antigone. L’opéra, joué quelques heures après la disparition de l’écrivain Henry Bauchau (99 ans), confronte le personnage de son roman à sa postérité artistique à travers les conflits de l’Histoire. A l’image du récit d’Hannah, la mise en scène de Fabrice Huggler, sombre et transparente, concrétise la modernité atemporelle du mythe. Chaque mot est surpris dans sa musicalité. «Les sons que j’entends encore sont trop purs, trop limpides, bien trop immenses pour que je puisse leur survivre», soufflait l’Antigone de Bauchau au fond de son tombeau. Dans les tripes des deux interprètes (Tomoko Taguchi et Joëlle Charlier), la même tension. Presque asphyxiante.» Marie Beer
L’Express, L’Impartial – 25 septembre 2012 «Pour assister à un mystère tel que « La Lumière Antigone », le coeur du Temple allemand constitue un lieu propice. Au fond d’une caverne se trouve emmurée la princesse Antigone révoltée par son sort. Son lamento de proscrite (modulé par la hiératique soprano Tomoko Taguchi) se teinte tantôt de mélancolie tantôt de colère… Le Nouvel Ensemble Contemporain (NEC) a traduit avec précision l’alternance du spirituel et du charnel qui travers la musique de Pierre Bartholomée… Au seuil de la mort, la fille d’Oedipe et de Jocaste se découvre une lointaine héritière, Hannah (interprétée par la messo Joëlle Charlier, lumineuse), qui perpétue au théâtre le geste de son ancêtre. Leur dialogue à travers les âges est soutenu par la structure scénique en miroir (à gauche du public, cordes et vents, marimba; à droite piano, percussions) et magnifié par une vidéo (de Frédéric Choffat) sur grand écran au milieu de la scène, où le visage et les bustes des protagonistes s’affichent, s’effacent, se confondent. La toile immaculée se couvre d’une mosaïque d’images guerrières lorsque Hannah, notre soeur, chante à son tour la fureur du monde contemporain.» Didier Delacroix